Brèves prospectives

DES ÎLES DE PLASTIQUE DANS LES OCÉANS

Une baleine qui meure de 17 kg de plastique dans son estomac ; une tortue qui éjecte du plastique pendant un mois … Bien que ponctuels, ces événements prouvent que les océans sont aussi contaminés que les terres. Les gyres, ces zones de convergence qui accumulent en masse les déchets plastiques, sont en effet souvent qualifiés d’îles de déchets, voire de septième continent, et avec raison : le gyre nord pacifique par exemple, qui représente un peu plus de la superficie de l’ex-URSS, est totalement contaminé, avec deux millions de bouts de plastique par kilomètre carré. Et si l’appellation d’îles de déchets n’est actuellement pas raisonnable, cela le sera d’ici les prochaines décennies. Il y a quelques années, la production de plastique était de quelques milliers de tonnes de plastique par an. Aujourd’hui, on a dépassé les millions. Ce que nos données indiquent, c’est que l’augmentation annuelle de la concentration en plastique dans l’océan est proportionnelle à l’augmentation de la production industrielle de plastique. Avec, parmi les modifications que cela implique, de nouveaux habitats, les débris de plastique remplaçant les récifs coralliens et attirant à eux des poissons ou mollusques qui vivent normalement près des côtes, ou poussant des poissons habitués aux eaux peu profondes à 3.000 m de fond. Cette faune vit donc avec le plastique, et avec de très grandes quantités de polluants à la vie longue désormais interdits (les PCB, les DDT, les alcanes), mais vit moins longtemps. L’avenir des océans semble donc sombre si on considère comme l’auteur que l’homme n’est pas capable de se réguler…

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