Brèves prospectives

DE LA TERRE NOURRICIÈRE AUX VILLES NOURRICIÈRES ?

La perspective d’une planète sans pétrole, habitée par neuf milliards d’habitants en 2050, pose la question des solutions pour nourrir une population qui sera concentrée dans les villes. La création en avril 2012 du Laboratoire d’urbanisme agricole, regroupant des architectes, urbanistes, designers, économistes et agronomes, incarne la vitalité de ces réflexions, de même que le développement de projets de ferme container, tour vivante ou mini serre urbaine. Basé sur le principe qu’un container n’occupe pas plus de 15 m², des designers ont ainsi imaginé le coiffer d’une serre pour cultiver hors sol quelques légumes selon la technique de l’aquaponie, associant l’hydroponie (culture hors-sol basée sur de l’eau dotée de tous les nutriments nécessaires) à l’aquaculture (la canalisation est reliée à un bassin d’élevage de poissons bio, leurs déjections remplaçant les nutriments de la plante). Plus attaché au lien entre producteur et consommateur, le concept de mini ferme prend quant à lui la forme de serres maraîchères verticales mais de taille réduite, conçues comme un élément d’animation des rues et exploitées par des paysans, dans une gestion partagée avec les habitants d’un quartier. Le projet de « Tour Vivante » finalement est composé de trente étages enchevêtrant bureaux et production agricole sur plus de cent mètres de hauteur. Et si aucune de ces tours n’a été conçue pour voir le jour, les toits des immeubles, au Québec ou au Japon, accueillent de plus en plus de jardins suspendus, parfois sous serre, qui fournissent une production vivrière aux habitants. A Romainville (Seine-Saint-Denis), la ville conçoit un projet de ferme en maraîchage faisant vivre deux paysans sur les toits de la cité Cachin qui fait l’objet d’un plan de rénovation. Aussi extravagant que sérieux, ces concepts de fermes verticales posent autant de problèmes qu’ils n’en résolvent : renouer avec l’agriculture par le développement d’une production hors-sol relève du paradoxe, sans parler du caractère énergivore du fait de la faible exposition au soleil d’une production en étage…
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